10 Secrets Sur Les Gladiateurs
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1. Les Gladiateurs Étaient-ils Des Esclaves?
Tous les gladiateurs n'étaient pas amenés dans l'arène enchaînés. La plupart des premiers combattants étaient des esclaves issus de peuples conquis et des criminels condamnés. Le plus célèbre de ces combattants n'est autre que l'esclave Spartacus.
Les inscriptions retrouvées dans les tombes, lors de recherches archéologiques, montrent qu'au 1er siècle de notre ère, la démographie de l'arène avait commencé à changer.
Attirés par le frisson de la bataille et le rugissement des foules, des dizaines d'hommes libres ont signé des contrats avec des écoles de gladiateurs, des Ludus, dans l'espoir de gagner gloire et fortune.
Ces guerriers indépendants étaient souvent des hommes désespérés, ruinés ou d'anciens soldats rompus au combat. Certains étaient des patriciens de classe supérieure, des equites (des cavaliers) et même des sénateurs souhaitant démontrer leurs talents guerriers.
2. Origines Des Combats De Gladiateurs
Un Rituel Funéraire
De nombreux chroniqueurs de l'Antiquité ont décrit les jeux romains comme une importation des Étrusques. La plupart des historiens affirment aujourd'hui que les combats de gladiateurs ont débuté comme un rite du sang. C'était organisé lors des funérailles de nobles fortunés.
Selon les écrivains romains Tertullien et Festus, les Romains croyaient que le sang humain contribuait à purifier l'âme du défunt. Ces concours pouvaient donc servir de substitut grossier aux antiques sacrifices humains.
Les jeux funéraires ont pris de l'ampleur dans la Rome antique sous le règne de Jules César. Il a organisé des combats entre des centaines de gladiateurs romains en l'honneur de son père et de sa fille décédés.
Ces spectacles se sont avérés très populaires à la fin du Ier siècle avant J.-C.. Les responsables politiques ont commencé à organiser des jeux composés de combats, de courses de chars, financés par l'État afin de s'attirer les faveurs du public.
3. Ils ne se battaient pas toujours jusqu'à la mort.
Les films hollywoodiens et les émissions de télévision dépeignent souvent les combats de gladiateurs comme une mêlée générale sanglante. Pourtant la plupart des combats obéissaient à des règles et codes assez stricts.
Les combats étaient généralement des combats singuliers entre deux hommes de taille et d'expérience similaires. Les arbitres supervisaient l'action et arrêtaient probablement le combat dès qu'un des participants était sérieusement blessé.
Un combat de gladiateurs pouvait même se terminer par une impasse si la foule se lassait d'un combat long et prolongé. Dans de rares cas, les deux guerriers étaient autorisés à quitter l'arène avec honneur s'ils avaient offert un spectacle passionnant à la foule.
Les gladiateurs étant coûteux à loger, à nourrir et à entraîner, leurs promoteurs n'avaient aucune envie de les voir mourir inutilement. Les gladiateurs se blessaient pour offrir un bon spectacle mais évitaient certainement de se tuer, ou de blesser trop sérieusement leurs collègues et frères d'armes.
Néanmoins, la vie d'un gladiateur était généralement brutale et courte. La plupart d'entre eux ne vivaient qu'une vingtaine d'années. Les historiens ont estimé qu'entre un combat sur cinq et un combat sur dix laissait un mort parmi les participants.
4. Le geste du "pouce en bas" ne signifiait probablement pas la mort.
Si un gladiateur était gravement blessé ou jetait son arme en signe de défaite, son sort était laissé entre les mains des spectateurs.
Dans les compétitions des jeux du cirque au Colisée de Rome, l'empereur avait le dernier mot pour décider si le guerrier vaincu vivait ou mourait.
Mais les souverains et les organisateurs de combats laissaient souvent la plèbe dans les gradins prendre la décision.
Les peintures et les films montrent souvent la foule faisant un geste de "pouce en bas" lorsqu'elle souhaite qu'un gladiateur disgracié soit achevé, mais ce n'est peut-être pas exact.
Certains historiens pensent que le signe de la mort était en fait le pouce vers le haut. Un poing fermé avec deux doigts tendus, un pouce vers le bas, ou même un mouchoir agité pouvaient signaler la pitié.
Quel que soit le geste utilisé, il était généralement accompagné de cris perçants de "laissez-le partir" ou "tuez-le". Si la foule le voulait, le gladiateur victorieux donnait le coup de grâce en poignardant son adversaire entre les omoplates ou à travers le cou jusqu'au cœur.
5. Ils étaient organisés en différentes classes et types.
À l'époque de l'ouverture du Colisée de Rome, en 80 après J.-C., les jeux de gladiateurs étaient passés de combats à mort endiablés à un sport sanguinaire bien organisé.
Les combattants étaient placés dans des classes en fonction de leur palmarès, de leur niveau de compétence et de leur expérience. La plupart d'entre eux se spécialisaient dans un style de combat et un type d'armement particuliers.
Les plus populaires étaient les thraces et les mirmillons, qui se battaient en armure avec un glaive et un bouclier. Il y avait aussi les equites, qui entraient dans l'arène à cheval.
Les essédaires, qui combattaient en utilisant un char, et les dimachères, qui pouvaient manier deux glaives à la fois.
De tous les types de gladiateurs populaires, le plus original était sans doute le rétiaire. Il n'était armé que d'un filet et d'un trident. Ces guerriers essayaient de piéger leurs adversaires avec leur filet avant de les tuer, mais s'ils échouaient, ils étaient presque entièrement sans défense.
6. Ils ne combattaient que rarement les animaux.
Le Colisée et les autres arènes romaines sont souvent associés à des chasses barbares aux animaux. Il était rare que les gladiateurs y participent.
Les combats contre les bêtes sauvages étaient réservés aux venatores et aux bestiarii. C'était des classes spéciales de guerriers qui se mesuraient à toutes sortes d'animaux, des cerfs et autruches aux lions, crocodiles, ours et même éléphants.
Les chasses aux animaux étaient généralement l'événement d'ouverture des jeux. Il n'était pas rare que des dizaines de malheureuses créatures soient abattues au cours d'une seule exhibition pour divertir le public.
Neuf mille animaux ont été abattus au cours d'une cérémonie de 100 jours marquant l'ouverture du cirque romain.
11 000 autres ont été tués plus tard dans le cadre d'un festival de 123 jours organisé par l'empereur Trajan au IIe siècle après J.-C.
Si la plupart des animaux étaient simplement abattus pour divertir, d'autres étaient dressés pour faire des tours ou même opposés les uns aux autres dans des combats. Les animaux sauvages constituaient également une forme populaire d'exécution.
Les criminels, les chrétiens et les prisonniers de guerre condamnés à mort étaient souvent jetés en pâture à des chiens, des fauves et des ours affamés, dans le cadre du spectacle du jour.
7. Les femmes combattaient également en tant que gladiateurs.
Les femmes esclaves étaient régulièrement condamnées dans l'arène aux côtés de leurs homologues masculins. Quelques citoyennes ont pris l'épée de leur plein gré.
Les historiens ne savent pas exactement quand les femmes ont revêtu leur costume de gladiateur pour la première fois. Au 1er siècle de notre ère, elles étaient devenues un élément courant des jeux.
Ces femmes guerrières n'étaient peut-être pas prises au sérieux dans la culture romaine patriarcale. L'empereur Domitien aimait opposer des femmes à des nains. Cependant quelques-unes semblent avoir fait leurs preuves en combat singulier.
Un relief en marbre découvert par les archéologues, datant d'environ le IIe siècle après J.-C. représente un combat entre deux femmes surnommées "Amazone" et "Achille". Selon l'inscription, elles se sont battues à égalité avec honneur.
Les femmes participaient également à la chasse aux animaux. Leur présence dans l'arène a peut-être pris fin vers 200 après J.-C., lorsque l'empereur Septime Sévère leur a interdit de participer aux jeux.
8. Certains gladiateurs se sont organisés en syndicats.
Bien qu'ils soient régulièrement contraints d'en venir aux mains dans des combats à mort, les gladiateurs se considéraient comme une sorte de fraternité.
Certains s'organisaient même en syndicats, ou "collegia", avec leurs propres chefs élus et leurs divinités protectrices.
Lorsqu'un guerrier tombait au combat, ces groupes veillaient à ce que leur camarade reçoive des funérailles. Une inscription était gravée sur sa tombe honorant ses exploits dans l'arène.
Si le défunt avait une femme et des enfants, ils veillaient également à ce que la famille reçoive une compensation financière pour sa perte.
9. Plusieurs empereurs romains ont participé à des combats de gladiateurs mis en scène.
L'organisation de jeux de gladiateurs était un moyen facile pour les empereurs romains de gagner l'amour du peuple. Certains allaient plus loin et participaient réellement aux combats.
Plusieurs souverains se sont produits dans l'amphithéâtre flavien, notamment Caligula, Titus et Hadrien. Mais le plus souvent dans des conditions très contrôlées ou avec des lames émoussées.
L'empereur Commode, qui était un as de la lance, essayait souvent d'impressionner les foules en tuant des ours et des panthères depuis une plate-forme surélevée. Il participait également à quelques combats de gladiateurs.
C'était généralement contre des combattants débutants ou même des membres du public terrifiés et mal armés.
Lorsqu'il remportait facilement les concours, Commode veillait à se récompenser avec la somme impériale d'un million de sesterces romains.
10. Les gladiateurs sont souvent devenus des célébrités et des symboles sexuels.
Bien que les historiens romains les considèrent souvent comme des brutes non civilisées, les gladiateurs ont acquis une grande notoriété auprès des classes populaires dans l'empire romain.
Leurs portraits ornaient les murs de nombreux lieux publics. Les enfants jouaient avec des figurines de gladiateurs en argile. Les combattants les plus talentueux ont même approuvé des produits, tout comme les athlètes de haut niveau d'aujourd'hui.
Ils étaient également réputés pour leur capacité à faire se pâmer les femmes romaines. Des graffitis de Pompéi décrivent un combattant qui "attrape les filles la nuit dans son filet" et un autre qui fait "le bonheur de toutes les filles".
De nombreuses femmes portaient des épingles à cheveux et d'autres bijoux trempés dans le sang des gladiateurs. Certaines mélangeaient même la sueur des gladiateurs - alors considérée comme un aphrodisiaque - à des crèmes pour le visage et autres cosmétiques.