La Guerre du Péloponnèse
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Les deux cités-États les plus puissantes de la Grèce antique, Athènes et Sparte, sont entrées en guerre l'une contre l'autre de 431 à 404 av J.-C.
La guerre du Péloponnèse a fait basculer l'équilibre des pouvoirs en Grèce en faveur de Sparte. Ce conflit est aussi le début d'une période de déclin régional marquant la fin de l'âge d'or du monde grec antique.
Les Causes de la Guerre du Péloponnèse
La confédération de la Ligue de Délos, en 478 av. J.-C., a réuni plusieurs cités-États grecques dans une alliance militaire. Le but affiché était de se prémunir de nouvelles attaques potentielles des barbares perses. En réalité, la ligue accordait également un pouvoir et un prestige accrus à la puissante cité d'Athènes.
Les Spartiates, quant à eux, faisaient partie de la Ligue du Péloponnèse (550 av. J.-C. - 366 av. J.-C.). Ce n'était qu'une question de temps avant que les deux puissantes ligues n'entrent en collision.
La Grande Guerre du Péloponnèse, également appelée Première Guerre du Péloponnèse, a été le premier conflit majeur entres les deux cités. Cette guerre entre Athènes et Sparte et leurs alliés a duré 15 ans. La paix a été décrétée par la signature du Traité de Trente Ans en 445 avant J.-C., et durera jusqu'en 437 avant J.-C., date à laquelle la guerre du Péloponnèse a commencé.
Une guerre civile en Épidamne a conduit à l'implication de Corinthe, alliée de Sparte. Lorsque Sparte a été amenée à participer aux négociations du conflit, Corcyre, l'ennemi de longue date de Corinthe, s'est emparée de la cité d'Épidamne. Corinthe a battu en retraite pour reconstruire sa flotte et planifier des représailles.
Conflit Entre Sparte et Athènes
En 433 avant J.-C., la tension continue de s'accroître et Corcyre cherche le soutien d'Athènes. Corcyre sait qu'un conflit avec Sparte est inévitable, et qu'Athènes a besoin d'une alliance avec Corcyre pour se défendre.
Le gouvernement athénien a débattu cette proposition. Son chef Périclès a finalement suggéré une alliance défensive avec Corcyre, en envoyant un petit nombre de navires pour la protéger contre les forces corinthiennes.
Toutes les forces se sont rencontrées à la bataille de Sybota en mer Égée, au cours de laquelle Corinthe, sans le soutien de Sparte, a attaqué puis s'est retirée à la vue des navires athéniens. Athènes, convaincue qu'elle était sur le point d'entrer en guerre contre Corinthe, renforça son emprise militaire sur ses différents territoires de la région pour se préparer.
Sparte hésite à entrer directement en guerre, mais Corinthe finit par la convaincre de le faire. Cependant cette décision n'était pas populaire parmi les autres alliés de Sparte.
Un an s'écoula avant que Sparte n'engage une action agressive. Pendant ce temps, Sparte envoya trois délégations à Athènes pour éviter la guerre, proposant des propositions qui pouvaient être considérées comme une trahison de Corinthe. Ces efforts étaient en contradiction avec l'agenda de Périclès et l'impérialisme des Athéniens qui rejetèrent la paix.
La Guerre D'Archidamos
Les dix premières années du conflit sont connues sous le nom de "guerre des Archidamiens", d'après le roi spartiate Archidamus. Le slogan de Sparte pour cette période était "Liberté pour les Grecs". Et son objectif déclaré était de libérer les États sous la domination de l'empire athénien en détruisant ses défenses et en démantelant ses structures.
Alors que les forces spartiates encerclent Athènes en état de siège, ravageant la campagne et les terres agricoles. Périclès refuse de s'engager contre eux près des murs de la ville, préférant mener des campagnes navales ailleurs.
Il revint à Athènes en 430 avant J.-C. alors qu'une peste ravageait la ville, tuant près des deux tiers de la population. L' homme d'état Périclès, à la suite d'un soulèvement politique qui lui valut la censure, succomba à la peste en 429 avant J.-C., fracturant le leadership athénien.
Malgré ce revers majeur pour la démocratie athénienne, les guerriers Spartiates n'ont connu que des succès mitigés dans leurs efforts de guerre, et quelques pertes importantes sur terre et en mer.
La paix de Nicias
En 423 avant J.-C., les deux parties signent un traité connu sous le nom de Paix de Nicias, du nom du général athénien qui l'a conçu. Ce traité, qui devait durer 50 ans, en a à peine survécu huit, miné par les conflits et les rébellions de divers alliés.
L'Expédition De Sicile
La guerre a repris de façon décisive vers 415 avant J.-C. lorsqu'Athènes a reçu un appel à l'aide de ses alliés en Sicile contre les envahisseurs de Syracuse, où un fonctionnaire athénien a fait défection à Sparte, les convainquant qu'Athènes prévoyait de conquérir l'Italie.
Sparte se rangea du côté de Syracuse et vainquit les Athéniens dans une grande bataille navale.
Qui a gagné la guerre du Péloponnèse ?
La cité démocratique d'Athènes ne s'est pas effondrée comme prévu, remportant une série de victoires navales contre Sparte, qui cherchait un soutien monétaire et en armes de l'Empire perse.
Sous le général spartiate Lysandre, la guerre fit rage pendant une autre décennie.
Lysandre, à la tête de l'armée spartiate décime la flotte athénienne au combat, puis tient les longs murs d'Athènes en état de siège, la forçant à se rendre à Sparte en 404 av J.C.
Conséquences de la Guerre du Péloponnèse
La guerre du Péloponnèse a marqué la fin de l'âge d'or de la Grèce, un changement dans les styles de guerre, et la chute d'Athènes, autrefois la cité-État la plus puissante de Grèce.
L'équilibre du pouvoir de la civilisation grecque a été modifié lorsque la cité d'Athènes a été absorbée par l'Empire spartiate. Elle a continué d'exister sous une série de tyrans, puis sous une démocratie.
Athènes a perdu son hégémonie sur la région au profit de Sparte, jusqu'à ce que les deux cités grecques soient conquises moins d'un siècle plus tard et fassent partie du royaume de Macédoine.